Sous nos pieds, l’infini.
Cette terre sur laquelle nous marchons et vivons, avec qui la partageons-nous ?
Avec nos enfants, nos familles, nos amis, et les quelques autres 7,8 milliards d’êtres humains ?
C’est exact, mais pas seulement.
En effet, en plus de notre seule espèce humaine, il y aurait 8,7 millions d'espèces vivantes qui vivent dans l’eau, dans l’air, sur ou sous terre.
L’espèce vivante la plus représentée serait probablement l'euphausia superba, c'est-à-dire le krill antarctique, une sorte de minuscule crevette. Il y en aurait 500 000 milliards dans l'océan Austral.
Si nous quittons les océans pour nous retrouver sur terre, sous nos pieds, l’espèce vivante la plus répandue est la fourmi. Il y en auraient environ mille milliards.
On voit bien que finalement, avec notre grande taille, notre grand cerveau, nos fusées dans les étoiles, notre espèce est largement sous-représentée dans notre monde. Nous semblons si petits face à cette quantité incalculable d’êtres vivants.
Dans la vie courante cela nous échappe, tant nous sommes centrés sur nous même, notre petit microcosme. Mais parfois, quand nous regardons vers l‘infini de l’univers nous remettons notre petit monde en perspective au sein de ce vaste monde. Cela nous arrive également lorsque nous sommes en avion, au moment du décollage ou de l’atterrissage, quand nous pouvons encore apercevoir l’activité humaine au-dessous de nous. Qui ne s’est jamais amusé à regarder par le hublot ces minuscules humains qui s’activent ? Et nous avons alors indéniablement pensé : « Nous sommes si petits vu d’ici…» ?
Et si nous étions vraiment si petit ?
Enfant, comme plus ou moins tout le monde, il m’est arrivé de marcher sur une fourmi, de l’écraser par jeu ou par inadvertance. Parfois, je me mettais à la place de cette malheureuse fourmi, je m’immisçais dans son esprit quand elle marchait dans l’insouciance jusqu’à ce que l’ombre de mon pied fonce sur elle, et que ma semelle lui écrase la tête et le corps. Puis plus rien. En un instant, une masse énorme et implacable l’avait réduite à néant.
J’imaginais alors la situation inversée, ou c’était moi qui me retrouvait à la place de cette fourmi. Cela m’arrivait à moi, petit garçon être humain, et reportais ainsi ces sensations sur moi-même. Je levais la tête et ressentais le froid de l’ombre d’une chaussure immense d’un quelconque être géant qui s’approchait de plus en plus de moi jusqu’à… Je n’arrivais pas à imaginer la suite, par instinct de survie certainement.
Cette empathie envers la fourmi écrasée m’a permis de comprendre que nous étions des êtres humains, êtres vivants parmi tant et tant d’autres êtres, et que chacun avait sa place, plus ou moins grande, mais une place réelle. Tout est question d’équilibre. C’est à chacun de préserver cet équilibre, et surtout à l’espèce qui a le plus d’impact sur notre monde.
J’ai maintenant compris qu’il ne fallait pas écraser les fourmis, parce que si l’évolution avait été différente, les fourmis auraient pu être 50 fois plus grande que les êtres humains, et alors, c’est nous qui se serions retrouvés sous leur pieds.
Cette idée est le point de départ de l’œuvre sur laquelle je travaille en ce moment.
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